Editorial

Méditations printanières

Janvier 1802, au Palais des Tuileries Napoléon Bonaparte célèbre le mariage de son frère Louis et de sa belle-fille Hortense, fille de Joséphine de Beauharnais. Cette dernière est convaincue, cure après cure, qu’elle ne pourra jamais donner d’héritier à son mari et imagine que ce dernier adoptera l’enfant que le jeune couple ne manquera pas d’avoir. Plus de 800 invités sont présents à la cérémonie.

En fait ce mariage-là est dit « arrangé », les sentiments sont mis de côté. Union de la carpe et du lapin tellement chacun des deux époux a reçu une éducation différente. Hortense est  issue d’un milieu aisé et a été placée dans l’Institut de Madame Campan à Saint-Germain-en-Laye. Un établissement pour les demoiselles de haute lignée. Louis est orphelin de père depuis l’âge de 19 ans et c’est son frère Napoléon  qui lui a réservé une place dans l’armée. Son éducation n’est évidemment pas aussi brillante que celle d’Hortense. De caractère jaloux et hypocondriaque Louis souffre aussi d’une maladie vénérienne mal soignée. De ce mariage bancal vont naître néanmoins trois garçons : Napoléon-Charles, Napoléon-Louis et Charles-Louis-Napoléon, futur Napoléon III.

Pour se faire pardonner cette funeste union  l’Empereur offre  au jeune couple, en 1804,  800 000 frs pour l’achat d’une propriété. Les époux choisissent le village de Saint-Leu et ses deux châteaux. Pour nous, habitants de cette cité, c’est une consécration. Avec les Bonaparte à Saint-Leu c’est une aventure impériale qui a justifié la  création de notre association en 2008. Association aux débuts incertains mais bien insérée aujourd’hui dans la défense du patrimoine, le nôtre.

Notre plus grande chance, à nous Français, est de vivre dans un pays à la culture rayonnante. Cette culture, ce n’est pas uniquement notre langue, notre gastronomie ou notre industrie du luxe ! Ce sont aussi tous les témoignages architecturaux de notre histoire, joyaux de notre civilisation bâtis au fil des siècles par nos ancêtres. Renoncer à sauvegarder notre patrimoine reviendrait à renier notre passé et notre mémoire,

Le riche héritage que défend Saint-Leu Terre d’Empire est celui de tous les citoyens de notre ville, sans distinction d’âge, de milieu social ou d’opinions politiques. Il transcende et met en évidence diverses réalités. Il fait l’éloge de notre identité et de notre mémoire, il est enfin notre rempart contre un monde que beaucoup souhaiteraient uniforme et médiocre.

Puisse l’association Saint-Leu Terre d’Empire continuer à rayonner et à œuvrer pour le meilleur. Notre équipe est dynamique et déterminée, les résultats sont là. Saint-Leu-la-Forêt banlieue-dortoir ? Surement pas. Ville historique, certainement.

O fortunatos nimium, sua si bona norint! Trop heureux les paysans s’ils connaissaient leur bonheur (Virgile, Les Géorgiques)

A Saint-Leu-la-Forêt connaissance  et bonheur se côtoient chaque jour.

Guy Barat, président de l’association

O fortunatos nimium, sua si bona norint !

Trop heureux les paysans s’ils connaissaient leur bonheur (Virgile, Les Géorgiques)