Généalogie impériale

LA FAMILLE BONAPARTE  ( FAMILLE IMPÉRIALE DE FRANCE)

Désignant la dynastie impériale française et ses branches collatérales, c’est une famille patricienne corse originaire d’Italie, reconnue noble en France sous l’Ancien Régime (Louis XV) et devenue maison impériale à la suite de l’élévation de Napoléon Bonaparte à la dignité d’empereur des Français le 18 mai 1804.

Trois de ses membres ont régné sur la France :

Napoléon Ier sur le trône impérial, Jean-Dominique Ingres © Musée de l’Armée

Le fondateur de la dynastie, Napoléon Ier, de 1804 à 1814, puis en 1815 durant l’épisode des Cent-Jours.

Leopold Bucher, Portrait en pied du duc de Reichstadt (1832), Rueil-Malmaison, château de Malmaison.

Son fils Napoléon II, Napoléon François Joseph Charles Bonaparte, en 1815, un règne de quelques jours après l’abdication de son père.

Portrait de Napoléon III en uniforme de général de division dans son grand cabinet des Tuileries (huile sur toile d’Hippolyte Flandrin, 1861).

Son neveu Napoléon III, de 1852 à 1870 (auparavant élu le premier président de la République française, de 1848 à 1852, sous le nom de Louis-Napoléon Bonaparte, le « Prince-Président »).

Trois familles portent le nom de Bonaparte, elles sont originaires respectivement de Trévise, San Miniato et Florence, et enfin Sarzana toujours actuelle.

– La famille Bonaparte de Trévise a fourni des podestats à Vérone et à Padoue. Elle s’est éteinte en 1397 avec Servadius Bonaparte, prieur des chevaliers Gaudens.

– La famille Bonaparte de San Miniato est la moins connue. Vers 1570, elle a eu pour dernier représentant Jean Bonaparte, gentilhomme attaché aux Orsini.

– La famille des Bonaparte de Florence se rattacherait en fait aux Bonaparte de San Miniato. Elle a eu pour dernier représentant l’abbé Grégoire Bonaparte qui mourut en 1803.

Sarzana est vraiment le berceau de la famille Bonaparte. L’un de ses ancêtres, Francesco Buonaparte, fut appelé « il mauro » dans cette ville ligure et devait probablement faire partie des Maures qui ont occupé cette ville « sarrasine ».

DESCENDANCE ACTUELLE

Elle est uniquement issue du roi Jérôme, frère de Napoléon 1er.

Sous le Premier Empire, des généalogistes ont rattaché la famille Bonaparte à la gens Julia de la Rome antique, aux empereurs d’Orient ou à des souverains lombards. Napoléon, plus lucide, les renvoyait à son frère Joseph, le « généalogiste de la famille »,. Il avait l’habitude de dire que sa noblesse « ne datait que de Montenotte ou du dix-huit brumaire ».

Noblesse ancienne pourtant, si on rattache les Bonaparte à la famille lombarde des Cadolingi qui, avant 1100, se divise en trois branches, établies à Bologne, Trévise et Florence. La branche florentine donne naissance aux Bonaparte de San Miniato et aux Bonaparte de Sarzane. Vers 1520, l’un de ces derniers, François, passe en Corse et s’y fixe. Ses descendants sont presque tous des magistrats ou des avocats. Au XVIIe et au XVIIIe s., la république de Gênes reconnaît leurs titres de noblesse ; les autorités françaises prendront la relève.

Elle a pour chef, au moment où la Corse devient française (1768), Charles Marie Bonaparte. Douze enfants naîtront de son union (1764) avec Letizia (ou Laetitia) Ramolino. Huit survivront : Joseph, Napoléon, Lucien, Elisa, Louis, Pauline, Caroline et Jérôme.

Letizia, jeune femme presque totalement illettrée, a « un grand caractère, de la force d’âme », et surtout se donne beaucoup de mal pour élever les siens. Charles, s’il a « de la chaleur et de l’énergie », est de tempérament léger, dépensier, versatile ; après avoir appuyé le mouvement séparatiste de Paoli, il se rallie à la France, fait reconnaître les titres de noblesse de sa famille et obtient des bourses pour ses trois aînés. Aussi Napoléon est-il admis au collège de Brienne (1779), puis à l’École militaire de Paris (1784). Quelques mois plus tard, Charles meurt d’un cancer à l’estomac.

LE CLAN DES BONAPARTE

Chef de famille non pas de droit (Joseph est son aîné d’un an), mais de fait, Napoléon prend en charge les siens lorsqu’ils arrivent à Toulon (1793), ayant dû fuir la Corse devant les paolistes. Auparavant il s’est occupé de l’éducation de son cadet, Louis ; aujourd’hui, il améliore de sa solde la vie très difficile de sa mère et de ses sœurs dans le Midi. S’il manifeste quelque irritation devant le mariage (1794) du plus doué de ses frères, Lucien, avec Christine Boyer, la fille d’un aubergiste, il laisse faire l’union de Joseph, la même année, avec Julie Clary, fille d’un riche négociant. Le futur empereur est l’âme du « clan » Bonaparte ; c’est lui qui met en avant  les uns et les autres, leur obtient des postes, tour à tour « banquier », « homme d’affaires » du groupe.

Mais une ombre vient ternir ces rapports : avant de partir pour l’armée d’Italie, Napoléon épouse Joséphine de Beauharnais (1796), au grand scandale de la famille, qui n’admettra jamais cette créole, l’ « intruse ».

L’année suivante, autre acte d’autorité :Napoléon rompt la liaison de Pauline avec l’ex-Montagnard Fréron et la marie au général Leclerc ; en revanche, il accepte, sans enthousiasme, qu’Elisa épouse Félix Baciocchi, alors officier.

Armoiries de Charles-Marie Bonaparte