Les Bonaparte à Saint-Leu
Du 10 juin 1852 (et jusqu’au 4 septembre 1870) Saint-Leu-la-Forêt s’est appelé Napoléon-Saint-Leu-Taverny. C’est dire la force du souvenir napoléonien dans Saint-Leu, véritable écrin du Val d’Oise.
A l’origine de cette inclination, l’acquisition en 1804 par Louis Bonaparte, frère de Napoléon 1er et son épouse Hortense de Beauharnais, des deux châteaux de Saint-Leu : celui du haut édifié en 1645 à l’emplacement du château seigneurial des Montmorency et celui du bas construit en 1693 sur le fief d’Ort.
En effet, à la fin du XVIIIe siècle, Saint-Leu comptait deux châteaux :
Le Château d’en haut, bâti par les Montmorency et appartenant vers 1775 au président Drouin, seigneur du grand fief de Saint Leu ;
Le Château d’en bas, construit par M. Delaborde, bientôt acquis par le duc d’Orléans, puis par M. de Giac, enfin par un négociant nommé Imbert qui, ayant acheté de la veuve du président Drouin le premier château, revendit le tout, en 1804, au prince Louis Bonaparte.
Une fois les deux châteaux achetés, Louis Bonaparte fit démolir le château du Haut et ne garda que le château du bas.
Louis et Hortense étant séparés dès 1810, Hortense vivait seule dans le Château mais accusée en 1815 d’avoir favorisé la rentrée de l’Empereur, elle dut quitter la France et mourut dans l’exil en 1837.
Louis VI Henri de Bourbon, duc de Bourbon, dernier prince de Condé en 1818, souhaitant disposer d’une résidence en lisière de la forêt de Montmorency, qui lui appartenait, racheta alors le château en 1819. Il s’y installa avec sa maîtresse, l’intrigante Sophie Dawes, baronne de Feuchères, et ils y vécurent quelques années.
Le 27 août 1830, le Prince de Condé fut retrouvé “perdu”… les pieds touchant le sol, à l’espagnolette de la fenêtre de sa chambre, au premier étage du château.
Héritière du château, la baronne de Feuchères, en butte à l’hostilité des Saint-Loupiens après cet événement retentissant, ne tarda pas à revendre le château, mais l’entretien du domaine s’avérant très coûteux, le château fut démoli en 1837 et le parc fut loti. Seul vestige : la croix du Prince de Condé érigée par les royalistes et qui se situe rue du Château.