Les 3 sœurs Auguié : Antoinette, Aglaé et Adèle
Madame Adélaïde Auguié, née le 10 Septembre 1758, Adélaide-Henriette Genêt est la 3ème et plus jeune fille de la famille, qui comptait aussi un garçon, Edmond-Charles. Elle est la soeur de Jeanne-Louise-Henriette, plus connue sous le nom de Mme Campan, la fidèle Femme-de-Chambre auprès de la Reine Marie-Antoinette qui laissa de célèbres mémoires.
Mme Adélaïde-Henriette Auguié par Wermüller
Le père de famille, Edme-Jacques Genêt occupait une fonction importante. Il était Premier Commis des Affaires Etrangères et faisait ainsi partie de cette Bourgeoisie influente qui se transmettait les postes par filiation. Ce fut d’abord Jeanne-Louise-Henriette qui fut admise à la Cour en devenant Lectrice de Mesdames puis, après l’arrivée de l’Archiduchesse Marie-Antoinette, Femme-de-Chambre de la Dauphine. Sa jeune soeur Adélaide-Henriette entrera à son tour au service de la Dauphine dans d’aimables circonstances.
Edmond-Charles Genêt
Marie-Antoinette s’attacha rapidement à cette jeune-femme avenante.
Quand Adélaïde-Henriette épousa Pierre-César Auguié, elle le fit nommer Receveur Général des Finances de Lorraine.
Le couple donna naissance à trois filles :
Antoinette née en 1780, dont le Roi et la Reine sont Parrain et Marraine,
Aglaé, dite Eglé, en 1782 et
Adèle en 1784. ( ref https://maria-antonia.forumactif.com/)
Henriette Campan, Versailles, musée de l’Histoire de France.
La fin d’Adélaïde Augié (ou Auguier), sœur de Madame Campan, femme de chambre de la Reine. c’est grâce à elle et à sa vigilance que Marie-Antoinette échappa aux émeutiers venus pour la tuer au matin du 6 octobre 1789.
Madame Auguié était recherchée par la police pour avoir glissé vingt-cinq louis dans la poche de la Reine *, quand celle-ci quitta les Tuileries.
Son mari, devenu entre temps administrateur général de la Loterie Nationale, considéré comme son complice, fut arrêté et incarcéré à la prison du Mont-Blanc, tandis que le beau-frère Augustin Rousseau était lui aussi appréhendé : il devait être guillotiné le 13 juillet 1794.
Prise de panique et ayant confié ses trois filles à sa sœur Campan, elle se sauva du château de Coubertin pour échapper aux recherches, et vint se cacher à Paris à l’hôtel de Bordeaux au 273 de la rue de la Loi, actuelle rue de Richelieu, au coin de la rue Menars.
Là, dans une crise de folie soudaine, elle se jeta par une fenêtre du sixième étage et expira le 26 juillet 1794, vingt-quatre heures avant la chute de Robespierre. ( geneanet)
Elle laissa 3 orpheline qui furent élevées par leur tante Henriette Campan dans sa maison d’éducation de St-Germain et devinrent amies intimes d’Hortense de Beauharnais.
Charles Gamot meurt en 1820 et Antoinette épouse ensuite le général César de La Ville, un proche de Ney. Elle meurt du choléra en 1833 et est inhumée près de sa soeur Adèle.
Antoinette Auguié – Epouse Charles Gamot
Antoinette épousa Charles Gamot, directeur des Droits réunis, puis préfet.
En mars 1815, Charles Gamot est préfet à Auxerre et c’est là que son beau-frère Ney choisit de rejoindre Napoléon, le 17 (coïncidence de l’histoire).
Le 7 décembre 1815 à 3 heures du matin, Antoinette Gamot accompagne sa soeur au Luxembourg pour une visite d’adieu au maréchal qui vient d’être condamné à mort. Puis les deux soeurs se rendent aux Tuileries pour implorer la clémence du roi. Mais celui-ci est en train de prendre son petit déjeuner . . . Charles Gamot assiste à l’exécution de Ney, recueille et nettoie le corps.
Aglaé Auguié – Maréchale Ney, princesse de la Moskowa.
Eglé, protégée par Joséphine, épousa Michel Ney et deviendra princesse de la Moskowa.
Du mariage en juillet 1802 avec le Maréchal Ney, Aglaé Auguié, dame du palais de l’impératrice Joséphine de 1804 à 1810 puis de l’impératrice Marie-Louise de 1810 à 1814, naitront 4 enfants:
Napoléon Joseph (1803-1857), 2e prince de la Moskowa, général et homme politique français ;
Michel Louis Félix, dit « Alloys » (1804-1854), 2e duc d’Elchingen, général et homme politique français ;
Eugène (1808-1845), comte Ney, diplomate ;
Edgar (1812-1882), 3e prince de la Moskowa, général et homme politique français.
Apres la chute de l’Empire et l’exécution du maréchal Ney, le 7 décemrbe 1815, Aglaé s’éloigne, attentivement surveillée par la police de la Restauration. Passant par Genève, elle se rend en Italie et s’installe à Florence. Elle séjourne aussi à Lucques.
Elle supporte mal la solitude du veuvage et épouse secrètement en Italie le futur maréchal de camp, Louis d’Y de Résigny, officier d’ordonnance de l’empereur en 1815. Elle regagne la France en 1819. Elle vend l’hôtel de la rue de Bourbon, en loue un autre 56-62 rue Chantereine, aujourd’hui rue de la Victoire. Elle partage son temps entre Paris, et sa propriété des Coudreaux en Eure-et-Loir. Elle voyage aussi, fait des séjours à Arenenberg et Augsbourg chez la reine Hortense. Elle prend les eaux, ses stations préférées sont Baden et Saint-Sauveur.
La Monarchie de Juillet prend à cœur d’atténuer les préjudices causés à la famille Ney par la rigueur légitimiste. La pension de la maréchale est rétablie. Ses deux fils aînés quittent le service de la Suède3.
Elle meurt le 2 juillet 1854 , au 8 de la rue de l’Isly. (wikipedia)
Portrait d’Eglé Auguié (future maréchale Ney) et d’Hortense de Beauharnais
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot
Aglaé Ney, miniature sur ivoire,Pierre-Louis Bouvier (de), 1808
Eglé, princesse de la Moskowa, rejoindra ses soeurs en 1854 dans la chapelle de l’église St-Gilles St-Leu.
Adèle Auguié – Baronne de broc
Adèle épousa le général de Broc et fut rapidement veuve. Elle devint alors la dame de compagnie et la confidente de la reine Hortense.
Le 10 juin 1813, lors d’un voyage en Savoie où elle accompagnait la reine Hortense, elle eut à passer sur une planche très courte pour passer un torrent (Gorges du Sierroz, cascade de Grésy alimentant des moulins). Un peu de mousse fit glisser son pied; elle s’abîma dans une partie creusée d’où elle fut retirée sans vie 20 minutes plus tard.
(source: L’Essor Savoyard)
Ses restes furent embaumés et transportés à Saint Leu, dans la vallée de Montmorency. La reine Hortense à fait batir un pont à l’endroit de l’accident et fait une fondation pour les pauvres d’Adèle .
Hortense, inconsolable, ramène le corps d’Adèle à Saint-Leu et lui fait élever un superbe monument, dans la chapelle de l’Eglise St-Leu-St Gilles de St-Leu-La-Forêt, qui est toujours visible.
Sur le monument on peut lire l’épitaphe :
” Un événement affreux que toute la sagesse humaine ne pouvait prévoir l’a ravie à sa famille en pleurs, à la tendre affection d’une princesse qui avait pu apprécier ses vertus, aux pauvres dont elle prévenait les besoins, à la société dont elle faisait l’ornement “